Quelle est la nature et le but de l'État selon Augustin?

Platon et Aristote ont fermement affirmé que la vie politique est naturelle pour l'homme. Ils considéraient que la vie de la cité, la cité, était particulièrement appropriée à la nature humaine en tant que rationnelle, délibérative et coopérative. Mais Augustin diffère par ses idées.

Il écrit que lorsque Dieu créa l'homme, il lui donna la domination sur les animaux, mais pas sur ceux de son espèce. Les êtres humains étaient destinés à vivre ensemble dans l’harmonie et l’égalité selon une loi naturelle ayant un seul précepte: ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas vous faire. Mais l'entrée du péché dans le monde a corrompu la nature humaine de manière à rendre impossible la coopération sociale spontanée.

L'avarice et l'amour de soi qui distinguent le comportement de l'homme déchu se manifestent avant tout dans ce qu'Augustin appelle libido dominandi: le désir de régner et de contrôler. C’est cette volonté humaine qui a donné naissance à l’État.

L'État est l'institutionnalisation de la soif humaine de domination. Mais l'État a aussi des fonctions positives. Sans son influence dominante et déterminante, les hommes se détruiraient dans leur lutte pour se maîtriser et contrôler les ressources de la Terre.

Dans la mesure où cela empêche cela en contrôlant la destructivité humaine, l'État constitue un recours contre les conséquences matérielles du péché et l'une de ces conséquences. Inévitablement, il atteindra ses objectifs en grande partie par la terreur et la douleur.

Pour Augustine, le pouvoir humain est incarné dans le bourreau et le bourreau. En outre, ses mécanismes juridiques et judiciaires sont trop imparfaits. Souvent, les innocents sont condamnés et les coupables sont libérés. Mais là encore, l’Etat a un but divinement voulu. La dureté et l'injustice qui y sont associées servent à punir les méchants pour leurs péchés et à tester et affiner les justes lors de leur pèlerinage terrestre. Comme à son habitude, Dieu utilise le mal pour faire du bien.