Échec de la théorie keynésienne du multiplicateur d'investissement dans les pays sous-développés

Échec de la théorie du multiplicateur d'investissement keynésien dans les pays sous-développés!

M. VKRV Rao a souligné la limitation du fonctionnement du multiplicateur d’investissement keynésien dans un pays sous-développé.

Le concept de multiplicateur de Keynes est basé sur l'ampleur de la propension marginale à consommer (MPC). Plus le CPM est élevé, plus le multiplicateur est grand et vice versa. Dans des pays tels que l'Inde, le MPC est presque l'unité. Par conséquent, l'ampleur du multiplicateur en Inde devrait être très élevée, mais ce n'est pas le cas. Le concept de multiplicateur keynésien est difficilement observable dans les pays sous-développés.

La théorie du multiplicateur repose sur certaines hypothèses:

1. Le chômage involontaire et les ressources non utilisées sont considérables en raison du manque de demande effective.

2. L'économie est industrialisée et possède un stock de capital énorme. En tant que tel, il existe une forte élasticité de l'offre de biens pour répondre à l'augmentation de la demande.

3. Il existe une capacité excédentaire dans les industries de biens de consommation qui permettrait une augmentation de la production.

4. L’économie dispose d’un fonds de roulement relativement élastique, tel que l’énergie et les matières premières.

Ce sont les conditions qui prévalent dans une économie développée, où le multiplicateur fonctionne. Dans le cas d'un pays sous-développé, tel que l'Inde, il est peu probable que ces conditions soient réunies. Le Dr VKRV Rao a souligné que le chômage involontaire de type keésien est essentiellement une caractéristique d'une économie capitaliste où la majorité des travailleurs travaillent pour un salaire en espèces et où la production est davantage destinée à être échangée qu'à leur propre consommation.

Le chômage involontaire dans ce sens est rare dans une économie sous-développée. Le fait est qu’une grande partie de l’économie des pays sous-développés comprend le secteur de subsistance non monétisé qui reste totalement isolé des transactions monétaires et que les travailleurs de ce secteur travaillent principalement à des fins d’autoconsommation. M. Rao est d'avis que dans une économie non développée et agraire, dotée de peu de capital et de techniques primitives, le chômage déguisé est un phénomène normal. Les travailleurs peuvent être facilement retirés des professions sans réduire la production totale; l'existence d'un chômage déguisé dans un pays sous-développé entrave le fonctionnement du multiplicateur.

En ce qui concerne la deuxième hypothèse sur laquelle repose le multiplicateur, la courbe d'offre de la production dans une économie pauvre. Dans un pays pauvre, les politiques d'expansion monétaire et de financement du déficit entraînent une augmentation du revenu monétaire mais pas d'augmentation correspondante du revenu réel.

Cela a un impact inflationniste sur l'économie. L'inélasticité de l'offre de biens dans une économie médiocre est due au fait que l'économie est dominée par des entreprises à domicile produisant principalement pour l'autoconsommation plutôt que pour l'échange.

La prévalence de l'autoconsommation dans les pays pauvres agit comme une fuite dans le fonctionnement du multiplicateur. De plus, le fonctionnement de l'effet de démonstration incite les populations des pays pauvres à augmenter leur consommation de produits importés. Cette augmentation des importations (officielles ou de contrebande) signifie une fuite dans le flux des dépenses.

En ce qui concerne les deux dernières hypothèses du principe du multiplicateur, on peut dire qu'il existe une capacité nulle ou insignifiante dans les industries de biens de consommation dans les pays sous-développés. Étant donné que ces pays se caractérisent par une insuffisance de capital, l'offre de fonds de roulement est également relativement inélastique. Il n’ya pas d’augmentation de l’offre de biens de consommation correspondant à l’augmentation de la demande résultant de la hausse des revenus monétaires. Cette augmentation du revenu monétaire sans augmentation correspondante de la production entraîne l'inflation.

Le multiplicateur n'a pas fonctionné en Inde au sens keynésien en raison de l'inélasticité du revenu réel.