Un mouvement vers une société sans corruption!

Un mouvement vers une société sans corruption!

Les droits de l'homme ont en effet acquis une position particulière dans le monde contemporain en raison de la tendance croissante des gouvernements nationaux à inclure ces droits dans leurs constitutions respectives ainsi que dans leurs lois. Cela a abouti à ce que plusieurs systèmes judiciaires du monde entier interprètent différents droits de l'homme dans le cadre de leurs propres lois nationales ou du droit international, dont leurs pays respectifs ont été signataires, au moyen de traités et d'autres conventions.

Ainsi, la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH), le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (CIPR) et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) ont acquis une plus grande légitimité au cours des dernières décennies alors que de plus en plus de nations ont pris conscience de l’importance de ces droits de l’homme en tant qu’instruments d’une meilleure gouvernance.

La probité en matière de gouvernance est une condition sine qua non d'un système de gouvernance efficace et d'un développement socio-économique. L'absence de corruption est une condition importante pour assurer la probité de la gouvernance. Les autres exigences peuvent être des lois, règles et réglementations efficaces qui régissent tous les aspects de la vie publique, associées à des systèmes efficaces de maintien de l'ordre et de justice pénale.

Le droit à une société sans corruption est, par nature, un droit humain fondamental, car le droit à la vie, à la dignité, à l'égalité et à d'autres droits et valeurs fondamentaux de la personne dépendent largement de ce droit. C’est-à-dire qu’il s’agit d’un droit sans lequel ces droits essentiels perdent leur sens et sont encore moins réalisés.

En tant que droit fondamental, le droit à une société sans corruption ne peut être facilement écarté «même pour le bien du plus grand nombre, même pour le plus grand bien de tous» (Louis Henkin, The Age of Rights, 1990). On peut faire valoir que le droit à une société sans corruption découle du droit d’un peuple d’exercer sa souveraineté permanente sur ses ressources naturelles et sa richesse, c’est-à-dire son droit à l’autodétermination économique, reconnu dans l’article commun du la CIPR et le PIDESC.

On peut donc soutenir que l’État viole le droit à l’autodétermination économique s’il transfère de manière corrompue la propriété de la richesse nationale à des détenteurs du pouvoir qui exercent une influence dans une société à un moment donné. . Cette violation de la part de l'État se traduit également par une situation dans laquelle les personnes se voient refuser individuellement et collectivement le droit de les utiliser librement, de les exploiter et de disposer de leur richesse nationale de manière à favoriser leur développement.

La Déclaration sur le droit au développement, qui énonçait sans équivoque que le droit au développement était un droit humain, a été adoptée par l'ONU en 1986 à une écrasante majorité, les États-Unis exprimant le vote unique et dissident. La Déclaration a quatre propositions principales. Le droit au développement est un droit humain.

Le droit humain au développement est un droit à un processus de développement particulier dans lequel tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales peuvent être pleinement réalisés, ce qui signifie que le droit au développement combine tous les droits énoncés dans les deux pactes et que chacun de ces droits est respecté. être exercé avec liberté.

L'exercice de ces droits dans le respect de la liberté implique la participation libre, effective et entière de tous les individus concernés à la prise de décision et à la mise en œuvre du processus. Ce processus doit donc être transparent et responsable, et les individus doivent avoir les mêmes chances. d’accès aux ressources pour le développement et de recevoir une répartition équitable des avantages du développement (et des revenus); et enfin 4.

Ce droit confère une obligation sans équivoque aux détenteurs d'obligations - des individus au sein de la communauté, des États au niveau national et des États au niveau international. Les États-nations ont la responsabilité d'aider à réaliser le processus de développement en initiant des politiques de développement appropriées. Les autres États et agences internationales ont l'obligation de coopérer avec les États-nations afin de faciliter la réalisation du processus de développement.

C’est dans ce contexte que le droit fondamental à une société exempte de corruption ajoute une nouvelle et nécessaire dimension au droit au développement. Aucun processus de développement n'aura de sens et de pertinence si la corruption en tant que processus institutionnalisé interfère avec les luttes menées par les peuples pour réaliser leur droit au développement.