La corruption en tant que crime international universellement reconnu!

La corruption en tant que crime international universellement reconnu!

Les crimes universels sont les crimes qu'un «État peut participer à sa répression même s'ils ne sont pas commis sur son territoire, n'ont pas été commis par un de ses ressortissants ou n'étaient pas autrement de sa compétence pour interdire et faire respecter».

Un crime d’intérêt universel, c’est-à-dire un crime de droit international, peut être qualifié de tel quel que soit sa désignation en droit interne (Principes de droit international reconnus dans la Charte du procès de Nuremberg et dans l’arrêt du Tribunal, Principe 1, 1950). C’est ce que signifie le principe de la primauté du droit international sur le droit national, réaffirmé dans le projet de code des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité à l’article 2.

En outre, les mesures prises en ce qui concerne les crimes d’intérêt universel doivent être assorties de garanties suffisantes pour protéger les droits de l’accusé; par exemple, l'interdiction de la double incrimination et de la non-rétroactivité.

Lorsque le principe de la double incrimination vise à protéger l'accusé d'un traitement judiciaire arbitraire par le système de justice pénale, la doctrine de la rétroactivité cherche à défendre l'objectif fondamental du droit pénal, qui est d'interdire, de punir et de décourager le comportement de ce qui est. considérée comme suffisamment grave pour justifier la qualification de crime.

Un crime international doit respecter le principe aut dedere aut judicare, qui impose à tout État sur le territoire duquel l'accusé est présent l'obligation de l'extrader ou de le traduire en justice. L’objectif fondamental de ce principe, qui figure dans toutes les conventions anti-corruption, est de «veiller à ce que les responsables de crimes particulièrement graves soient traduits en justice en prévoyant la poursuite et la sanction effectives de ces individus par une juridiction compétente». .

Mais la question reste de savoir si le terme corruption employé dans cet article répond aux normes exigeantes d'un crime international telles qu'elles sont définies dans la Charte de Nuremberg et le projet de code de la criminalité, ce qui implique une responsabilité individuelle. En vertu du projet de code des crimes, un comportement prohibé est qualifié de crime s'il est de nature à menacer la paix et la sécurité internationales.

En d’autres termes, il doit être perçu comme un crime d’une gravité exceptionnelle ou d’une magnitude extraordinaire et d’une gravité suffisante pour justifier l’inquiétude de la communauté internationale (Ndiva Kofele-Kale, 2000). La pléthore d'efforts déployés par les institutions internationales à divers niveaux pour lutter contre la corruption prouve qu'il existe un consensus dans le monde entier sur le fait que dans les pays en développement, la corruption entrave la croissance économique et freine de manière tangible et tangible le développement.

Tout au plus peut-on prétendre qu'il existe un manque de volonté politique d'engager le problème de la corruption et de suggérer des solutions novatrices et efficaces au problème de la corruption, de manière à ce que des changements apparaissent dans un avenir pas si lointain.

Il peut être utile de rappeler que la corruption est depuis longtemps interdite par les lois et constitutions de la plupart des États - dans les anciennes démocraties d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord, dans les nouvelles démocraties d'Europe centrale et orientale, d'Asie et d'Afrique. Fait intéressant, il est expressément interdit dans les constitutions d’Haïti, du Nigéria, du Paraguay, du Pérou, des Philippines et de la Sierra Leone, pour ne citer que quelques-unes.

On peut comprendre la gravité du problème en examinant les travaux de divers tribunaux spéciaux et commissions d’enquête qui ont été créés dans plusieurs pays pour enquêter sur des cas de corruption commis par des agents de l’État. Ces développements à travers le monde fournissent sans aucun doute suffisamment d'arguments à la communauté internationale pour parvenir à un consensus afin de traiter la corruption comme un crime punissable par le droit international.