St. Thomas Vies sur la forme tyrannique du gouvernement

St. Thomas Vies sur la forme tyrannique du gouvernement!

Le roi doit comprendre que sa fonction n'est pas simplement de gouverner les gens. En dernière analyse, son devoir est de créer des conditions de vie propices à la vertu et au salut de ses sujets. Quoi qu'il fasse, le bien-être matériel ne devrait être qu'un objectif intermédiaire. Sa véritable récompense n’est pas un gain matériel, ni la gloire éphémère issue de la popularité humaine. C'est la bénédiction éternelle du ciel.

Ce genre de chose est, bien sûr, une réserve dans le commerce des écrivains religieux. C'est un fait curieux, cependant, que saint Thomas ne développe pas une théorie explicite de l'Église et de l'État - ou, en tout cas, il est quelque peu vague et non engagé dans ce qu'il a à dire.

Il déclare de manière générale que le souverain pontife - le pape - est le représentant terrestre du Christ, que le roi doit se soumettre aux directives spirituelles du sacerdoce, que dans certains cas non spécifiés, le roi est soumis à l'autorité temporelle de l'Église. ce pouvoir spirituel et temporel coïncide dans le souverain pontife. Mais il n'aborde pas les implications détaillées de ces déclarations.

Saint Thomas considérait la politique comme une activité positive et bénigne et le bonheur civique comme une fin valable. Il aborde donc une tyrannie différente de celle "augustinienne" traditionnelle. Sa pensée sur le sujet n'est pas entièrement dépourvue d'éléments augustiniens, mais il a tendance à ne pas considérer la tyrannie comme un châtiment divin, ni à affirmer que le droit de désobéir à un tyran ne s'applique qu'aux commandements faisant fi de la volonté de Dieu. Les rois existent pour faire plus que simplement réprimer la méchanceté et tester la foi: ils existent pour assurer un bien commun ou un intérêt public.

Si donc, au lieu de cela, le roi se consacre à son propre bien personnel - s'il devient un tyran au sens spécifié par Aristote dans son célèbre ouvrage Politics, Saint Thomas considère alors que le roi a trahi le but pour lequel Dieu l'a fait. l'a nommé, et son peuple n'a aucune obligation d'obéir. L'action que saint Thomas leur attribue n'est pas tout à fait claire, du moins en partie parce qu'il ne pense pas que la question puisse être résolue.

Certains commentateurs l'ont trouvé incohérent ou timide sur cette question. Dans son Scripta super libros sententiarum relativement jeune, parlant avec une approbation apparente de l'assassinat de Jules César, il semble souscrire à une version du tyrannicide, du moins lorsque la tyrannie est extrême et qu'aucune autre ligne de conduite n'est disponible. Dans De regimine principum, il estime que des mesures peuvent être prises à l'encontre des tyrans, mais uniquement de la part de ceux qui sont en quelque sorte autorisés à le faire: soit parce qu'ils ont un "système roi" pour ne pas aimer le rôle, soit parce qu'ils ont la volonté d'une communauté opprimée.

Les tyrans ne peuvent pas être renversés simplement sur le jugement privé de quelqu'un qui n'aime pas le roi. Encore une fois, dans De regimine principum et la Summa theologiae, Saint Thomas soutient que la tyrannie d'un genre relativement modéré devrait être tolérée et que des mesures ne devraient être prises que lorsque le préjudice et le scandale en cause ne sont pas plus importants que les avantages que l'on pourrait attendre de cette manière. garantir.

Nous pouvons lire ces déclarations en conjonction avec ce qu’il dit ailleurs sur la guerre et la violence: que les guerres menées pour repousser l’agression ou échapper à l’oppression, et la force raisonnable employée en légitime défense et sans malveillance, sont moralement justifiées, mais il faut toujours faire attention à ne pas faire plus de dégâts qu'on ne le fait. Sa position n'est pas vraiment incohérente. ni, strictement, il ne brouille pas la question. Ses remarques, prises dans leur ensemble, donnent lieu à une position de conservatisme prudent, reconnaissant que des mesures extrêmes peuvent être justifiées mais doivent être évitées dans la mesure du possible.