Idées politiques de Aurobindo Ghosh

Idées politiques de Aurobindo Ghosh!

Une majorité de philosophes politiques indiens modernes étaient opposés au principe du plus grand bien du plus grand nombre proposé par Jeremy Bentham, le plus grand de tous les penseurs utilitaristes. Les philosophes indiens rejettent la morale de Bentham car, selon eux, les principes sont artificiels et égoïstes et négligent les intérêts des minorités. La réalité ultime étant l’être spirituel, un homme devrait tenter, dans sa carrière personnelle et politique, de réaliser le bien de tous les êtres vivants.

Au lieu de la douleur et du plaisir comme seul critère, le bien de toutes les créatures sensibles devrait être la norme éthique. Cette critique de l'utilitarisme se retrouve dans Vivekananda, Tilak, Gandhi et Aurobindo Ghosh. Aurobindo a également critiqué le capitalisme moderne.

Il a critiqué les tendances croissantes en matière de centralisation, de concentration et autres dans le capitalisme moderne. D'autre part, le socialisme, selon lui, est la croissance d'un système autoritaire omnipotent. Bien que critique du socialisme, il a admis que les idéaux socialistes sont des points forts.

Il a déclaré que l'objectif socialiste d'égalité des chances et de garantie d'un minimum social et économique pour tous était un objectif très apprécié pour ses tentatives de créer une vie sociale organisée. Cet appel à l'idéal socialiste est en soi une indication de l'influence politique occidentale sur Aurobindo.

Aurobindo croyait en l'idéal de la liberté spirituelle intérieure. Il a déclaré que la nécessité mécanique de la nature ne peut être éliminée que lorsque l'homme devient l'agent d'une force spirituelle supramentale. Cette notion de liberté spirituelle peut être atteinte par la conscience cosmique et trans-cosmique qui a été trouvée dans l'ancien Vedanta.

Aurobindo croyait également que lorsque l'homme atteindrait la liberté spirituelle, il obtiendrait naturellement aussi la liberté politique et sociale. Selon Aurobindo, la liberté est l'obéissance aux lois de son être et puisque le véritable moi subliminal de l'homme n'est pas sa personnalité de surface, mais le divin suprême lui-même, l'obéissance aux lois de Dieu et aux lois de son être réel revient au même des choses.

Bien que cette définition d’Aurobindo ait une influence occidentale, il a utilisé la loi en termes de Svadhartna ou d’autodiscipline décrite dans la Bhagavad Gita. En fait, c’était un trait à Aurobindo que, chaque fois qu’il prônait un idéal occidental, il le transformait toujours à la lumière de la spiritualité indienne.

C’est ce style d’Aurobindo qui lui a valu de défendre l’anarchisme spiritualisé, ce qui constitue une longueur d’avance sur l’anarchisme philosophique. L'anarchisme spirituel préconise de libérer la force des contraintes spirituelles intérieures qui seraient nécessaires si la contrainte exercée par le gouvernement devait être supprimée.

L'un des remèdes simples pour mettre fin à la crise évolutive qui a entraîné privation sociale et politique, abattement, dépression et chaos, selon Aurobindo, était de créer une communauté gnostique. Il a estimé qu'une simple rationalisation économique et une culture démocratique n'empêchent pas la croissance du moi communal.

La planification économique communiste et l'humanisme ou l'humanisme ne résolvent aucun problème car il est impossible de construire une société parfaite car les hommes ne sont pas parfaits. Il a estimé que, bien que la religion affirme la nature spirituelle de l'homme, elle ne peut parvenir à une transformation dynamique de la collectivité, car au cours de son évolution institutionnelle, elle devient un credo, une formaliste et même une attitude dogmatique. Ainsi, selon Aurobindo, l’idéal d’une société spiritualisée qui vise à offrir à tous une vie simplement riche et belle dépend des sources spirituelles de gouvernance.

Aurobindo n'était pas satisfait de l'idée d'une société spiritualisée. Il voulait un super esprit divin, conscient du monde et aussi créateur de ce monde. Il a estimé que les hommes doivent évoluer au-delà du supramental pour aboutir à l'émergence d'une nouvelle race d'êtres. Cette idée de superman telle que conçue par Aurobindo est dérivée de l'idée d'Ubermensch de Nietzsche et lui confère un caractère védantique et spirituel.

Ce surhomme yogique serait régi par des principes tels que l'hédonisme, l'historicisme et le pragmatisme. Il serait aussi gentil, altruiste, compatissant et transcendantal. Tout comme Nietzsche a parlé de la transvaluation de toute valeur, Aurobindo a parlé de la conscience et de la croissance des valeurs divines absolues.

Il a estimé que les discordes sociales et politiques, les conflits, les contradictions, les luttes ne pourraient être éliminés que lorsque la conscience identitaire grandirait dans un esprit menant à la mutualité, à l'harmonie et à l'unité. Aurobindo a donc défendu la valeur spirituelle transcendantale des êtres humains.