Formulation de la politique de dividende: considérations externes, considérations internes

La formulation d'une politique de dividende pour une entreprise nécessite un examen attentif d'une myriade de facteurs pouvant être classés en considérations externes et internes.

A. Considérations externes:

1. Etat général de l'économie:

Le niveau d'activité d'une entreprise et donc ses revenus sont soumis aux conditions économiques et commerciales générales du pays.

L'incertitude sur les conditions économiques et commerciales futures peut conduire à la rétention de tout ou partie des bénéfices de la société. Pendant les périodes de prospérité, la direction n’est pas toujours libérale dans le versement du dividende, bien que le pouvoir d'achat de la société justifie.

2. État du marché des capitaux:

Si l'état du marché des capitaux est relativement confortable et permet de lever des fonds auprès de différentes sources, la direction peut être tentée de déclarer des dividendes élevés. En cas de ralentissement du marché des capitaux, la situation sera complètement différente.

3. Réglementation de l'Etat:

La direction doit formuler la politique en matière de dividendes dans le cadre juridique global, lequel peut prévoir des règles pour réglementer la structure et le mode de répartition des revenus.

4. Politique fiscale:

La politique en matière de dividendes est également influencée en partie par la politique fiscale du gouvernement. Les incitations fiscales peuvent conduire à une politique de dividende libérale.

B. Considérations internes:

1. Opportunités d'investissement et préférences des actionnaires de la société:

La politique appropriée en matière de dividendes d’une société est celle qui est conçue à la lumière des opportunités de placement de la société et des préférences de ses actionnaires. L'entreprise doit donner de l'importance aux préférences du détenteur d'actions.

2. Nature des activités de l'entreprise:

La nature de l'activité commerciale de l'entreprise influe largement sur le niveau de revenu. Une entreprise dont les bénéfices fluctuent doit conserver une plus grande part de ses revenus pendant les périodes de forte expansion afin de garantir que la politique en matière de dividendes ne soit pas affectée par le cycle économique.

3. Accès au marché des capitaux:

Une entreprise ayant accès au marché des capitaux peut collecter des fonds, réaliser des bénéfices raisonnables et formuler une politique de dividende libérale.

4. Age de l'entreprise:

Une entreprise ancienne et bien établie ayant atteint le point de saturation peut suivre une politique de rémunération élevée, qui ne peut être suivie par une préoccupation jeune et croissante, car elle a besoin de fonds importants pour financer ses besoins de croissance.

5. Taux de croissance de l'entreprise:

Une préoccupation grandissante nécessite des fonds à long terme. Par conséquent, son dividende doit être réduit au minimum.

6. Situation de trésorerie de l'entreprise et ses besoins en fonds:

Une entreprise à forte rentabilité et disposant de réserves importantes ne dispose pas forcément de fonds suffisants pour payer des dividendes en espèces, en particulier lorsque la majeure partie des ventes a été affectée par le crédit.

7. Remboursement de la dette:

Si la société veut rembourser sa dette, elle doit suivre une politique de conservation des dividendes.

8. Propriété de l'entreprise:

Dans une société à capital fermé qui ne compte que quelques actionnaires fortunés, la direction conservera toujours une plus grande part des bénéfices afin de réduire l’impôt à payer des actionnaires.

9. Restrictions dans les accords de dette:

Si la société est endettée avec une dette à long terme, le responsable financier doit examiner avec soin les dispositions des contrats d’endettement et décider du versement des dividendes en conséquence.

10. Contrôle:

Le contrôle est également un facteur important qui influe sur la répartition des revenus. L'émission d'actions ordinaires supplémentaires destinées à l'achat de fonds dilue le contrôle au détriment des détenteurs d'actions existantes qui ont voix prépondérante dans la société.

Dans le même temps, le recours à des emprunts à long terme peut comporter un risque financier pour la société et parfois sonner le glas de l’entreprise, ce qui porte de nouveau atteinte à l’intérêt des détenteurs d’actions restantes. Compte tenu de cela, le désir des propriétaires actuels de conserver le contrôle dicte la politique consistant à retenir les dividendes versés afin de constituer des fonds pour la croissance et à d'autres fins.